À son arrivée à l’hôpital, le médecin lui a dit qu’elle avait fait un AIT (accident ischémique transitoire).
Les conditions d’apparition
«Au début nous avons eu très peur pour ma mère car nous ne savions pas ce qu’il était en train de se passer. C’était très impressionnant, elle a eu une faiblesse de son bras droit et a laissé tomber son verre, les sons de sa parole se mélangeaient lorsqu’elle s’exprimait, son visage était déformé du côté gauche» François, le fils de Monique, a d’abord cru que sa mère faisait un AVC mais les signes se sont vite dissipés.
Sa mère ne voulait pas consulter : «Elle ne se rendait pas compte de ce qu’il s’était passé, elle pensait que c’était normal pour son âge et ne voulait pas aller voir de médecin. Même si les signes avaient disparu, ce qui lui était arrivé était impressionnant, j’étais très inquiet et j’ai insisté pour l’accompagner. À l’hôpital le médecin a expliqué qu’elle avait fait un AIT (accident ischémique transitoire).»
L’AIT, c’est quoi?
Lors d’un AIT, il y a un obstacle à la circulation du sang dans le cerveau pendant quelques minutes.
Contrairement à l’AVC (accident vasculaire cérébral), l’AIT est transitoire. Quelques heures après l’Accident Ischémique Transitoire, il n’y a pas de lésion visible à l’imagerie cérébrale. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de séquelles.
Comment reconnaître un AIT?
Les signes de L’AIT sont les mêmes que ceux de l’accident vasculaire cérébral (AVC) mais ils disparaissent en quelques minutes ou quelques heures.
La personne qui fait un AIT peut présenter un seul de ces signes ou quelques-uns.
Les plus fréquents sont les suivants :
- Un trouble du langage soudain
- Un engourdissement ou une douleur dans un bras, une jambe ou une partie du visage (bouche déviée)
- Une désorientation ou une perte de repère
- Des difficultés de compréhension
- Des troubles de la vision
- Une perte d’équilibre et des étourdissements
- Des maux de tête soudains et violents
- Une paresthésie (sensation de fourmillement ou de brûlure)
- Il peut exister d’autres signes.
Les conséquences de l’AIT
Même si les symptômes de l’AIT ne durent pas, il ne faut pas les prendre à la légère. En effet, les risques d’AVC sont très élevés dans les heures ou les jours qui suivent un AIT. L’AIT est donc une urgence vitale au même titre que l’AVC. Il est donc important d’appeler les secours dès que possible : le 15 (SAMU) ou le 112 (numéro de secours européen) et indiquer précisément les signes observés.
De plus, même si les signes principaux ont disparu, il peut cependant rester certaines séquelles. Certaines personnes peuvent continuer à présenter de la fatigue, des troubles de la concentration, des difficultés à trouver leurs mots.
Gilbert vit seul. Il a lui fait un AIT il y a plus de 10 jours : «j’ai ressenti une douleur sur tout le côté gauche de mon corps, mon visage était déformé. Au bout d’une heure, les symptômes se sont arrêtés.» Gilbert remarque pourtant qu’il ne se sent plus tout à fait comme avant : «je n’arrive plus à rester concentré quand je lis un livre. Je suis fatigué dès que je fais un effort et je dois faire une sieste tous les après-midis».
Qui consulter?
Il est important de consulter le plus rapidement possible un médecin.
François était présent au moment où sa mère a fait un AIT, il a pu réagir immédiatement : «Ma mère ne voulait pas que nous allions voir le médecin, heureusement, avec ma sœur nous avons immédiatement insisté pour appeler le Samu (le 15). Les médecins nous ont dit que nous avions bien fait !»
Les urgences peuvent rediriger le patient vers une Unité neurovasculaire (UNV) qui est un service hospitalier spécialisé dans le traitement et l’accompagnement de ces troubles. L’équipe pourra procéder à des examens approfondis afin d’établir un diagnostic d’AIT, d’AVC ou bien encore un autre diagnostic. L’objectif sera également d’en connaître la cause afin de déterminer le bon traitement.
Gilbert, lui, n’a pas eu le réflexe d’appeler les urgences au moment de son AIT. Quand il parlait de ses difficultés autour de lui, on ne le prenait pas au sérieux. Les séquelles de son AIT n’étaient pas visibles et pourtant il sentait qu’il était en difficulté dans son quotidien.
Il en a parlé à son médecin traitant. Il est important de réagir vite car le risque d’AVC est plus élevé dans les heures qui suivent un AIT.
Quels traitements?
Des traitements existent et permettent de réduire le risque de survenue d’un AVC. La mère de François a pu bénéficier d’un examen médical approfondi en UNV. La consultation a permis de prévenir la survenue d’un AVC bien plus grave et avec des symptômes durables. Cela a permis également de rassurer et d’accompagner la famille. «Notre mère a pu rentrer chez elle avec un traitement préventif et a récupéré toutes ses capacités».
Le médecin de Gilbert a pu lui prescrire un examen de contrôle. Gilbert a un terrain à risque d’AVC et son médecin a mis en place un traitement préventif pour réduire les risques de survenue d’un autre AIT et surtout d’un AVC. Désormais il est important qu’il puisse bénéficier d’une surveillance.
Quant aux difficultés de concentration et à la fatigue de Gilbert, ce n’est pas parce qu’on ne voit pas les difficultés que la gêne de Gilbert n’est pas importante. Son médecin a pu lui prescrire un bilan chez un kinésithérapeute et un orthophoniste.
Ce dernier, spécialiste des troubles de la communication et du langage, peut évaluer les difficultés, même légères, qui font suite à un AIT et proposer une prise en soins de ces troubles qui provoquent une gêne importante dans son quotidien.
Si quelqu’un présente subitement un ou plusieurs des signes suivants :
- Un trouble du langage soudain
- Un engourdissement ou une douleur dans un bras, une jambe ou une partie du visage (bouche déviée)
- Une désorientation ou une perte de repère
- Des difficultés de compréhension
- Des troubles de la vision
- Une perte d’équilibre et des étourdissements
- Des maux de tête soudains et violents
- Une paresthésie (sensation de fourmillement ou de brûlure)
- autres
Même si les signes semblent passer au bout de quelques minutes ou de quelques heures, il est essentiel d’appeler le 15 ou le 112 ou de consulter un médecin le plus rapidement possible afin de prévenir la survenue d’un AVC (accident vasculaire cérébral).