Environ un tiers des personnes de plus de 65 ans souffre de presbyacousie.
32 % des personnes malentendantes de plus de 65 ans souffrent de troubles cognitifs. Quand on entend moins bien, le cerveau perd progressivement sa capacité à traiter les informations auditives.
C’est pourquoi il faut rapidement consulter :
- un ORL pour diagnostiquer la surdité
- un audioprothésiste pour régler les aides auditives et enfin
- un orthophoniste pour mettre en place un bilan orthophonique de la communication et éventuellement un suivi.
Les aides auditives
Les aides auditives ne fonctionnent pas comme une paire de lunettes. Elles amplifient tous les sons, les bruits comme la parole. Les réglages sont maintenant beaucoup plus perfectionnés. Le cerveau a perdu l’habitude de traiter les sons les moins forts, une période d’adaptation sera nécessaire avant de s’y réhabituer et d’y mettre du sens. Cette phase d’adaptation sera d’autant plus longue que la perte d’audition est ancienne.
L’orthophoniste pourra aider à cette adaptation en proposant des exercices pour mieux distinguer les sons, augmenter l’attention et développer la mémoire auditive.
Attention, les situations bruyantes restent le plus souvent fatigantes et inconfortables. L’orthophoniste peut proposer un entraînement pour apprendre à lire sur les lèvres en plus de tenir compte des informations entendues (la lecture labiale), pour compléter les informations auditives.
Quel est l’objectif des séances d’orthophonie?
L’objectif des séances d’orthophonie sera défini lors du bilan. Il s’agit de préciser les stratégies actuelles du patient pour comprendre la parole. L’orthophoniste va tester la compréhension de mots et de phrases avec les aides auditives et avec la lecture labiale. Cela lui permettra de proposer des axes de rééducation adaptés aux besoins et aux priorités du patient.
Une fois les objectifs définis et avec l’accord et l’implication du patient, l’orthophoniste va proposer un travail de discrimination auditive et/ ou un travail de lecture labiale, en fonction des besoins.
La discrimination auditive
Les sons du français sont composés d’indices sonores très fins : ils ne sont plus entendus lors d’une perte auditive. D’autres sons très proches ne sont plus différenciés. Le travail de différence entre les sons peut permettre, grâce au bénéfice apporté par les aides auditives, de différencier les sons et des mots proches auditivement comme, par exemple « tasse » et « case ».
La lecture labiale
Chacun s’aide naturellement de la lecture sur les lèvres (lecture labiale) dans les situations bruyantes, mais elle est très importante pour les personnes malentendantes. On ne peut pas reconnaître tous les sons et tous les mots sur les lèvres. La lecture labiale ne donne que 30 % des informations. Il s’agit plutôt de compléter les informations entendues avec celles vues sur les lèvres. L’objectif est d’entraîner le cerveau à traiter toutes les informations, visuelles et auditives, et les combiner pour faire du sens.
L’attention et la mémoire auditive
Dans une perte d’audition, le cerveau perd sa capacité à traiter les informations reçues par les oreilles. Cette perte peut entraîner par la suite des troubles cognitifs. Pour lutter contre ce phénomène, il est possible d’entraîner l’attention et la mémoire auditive, ainsi que les suppléances mentales pour permettre au cerveau de réduire les difficultés de compréhension.
Le volume de la voix
Parfois, les personnes malentendantes entendent leur voix moins forte qu’elle ne l’est en réalité, ils ont pris l’habitude de hausser le ton. Le contrôle du volume de la voix peut aussi être travaillé avec l’orthophoniste.
La baisse auditive chez l’adulte (presbyacousie) est fréquente à partir de 60 ans. Le cerveau peut alors perdre sa capacité à traiter les informations auditives ce qui peut entraîner des troubles cognitifs. Il est très important, en cas de baisse auditive, de consulter un ORL et si nécessaire de faire régler ses appareils auditifs chez un audioprothésiste. Par la suite, le bilan orthophonique permettra de faire un bilan des stratégies actuelles de communication et des besoins de la personne presbyacousique. La rééducation orthophonique permettra alors, si nécessaire, d’accompagner la période d’adaptation aux appareils auditifs, de développer la lecture labiale, d’améliorer la finesse de perception des sons de la parole pour optimiser la compréhension et enfin entraîner la mémoire et l’attention auditive.