Comme la marche, le langage est une acquisition importante qui se joue dans les premières années de la vie d’un enfant. Les parents ont un rôle central dans cet apprentissage. Ils sont des modèles pour leur enfant. C’est grâce à eux qu’il aura envie de parler et de discuter.
Les grandes vacances approchent et la rentrée scolaire aussi. Les parents commencent à imaginer leur petit sur les bancs de l’école avec la crainte que son langage, encore fragile, ne compromette sa communication avec les autres.

L’été, c’est l’occasion d’observer finement ce que l’enfant comprend, ce qu’il exprime et comment. On peut voir tous ses petits progrès : c’est une vraie source d’émerveillement.
On restera vigilant sur les difficultés de l’enfant.
Jour après jour, il va améliorer son articulation, développer son vocabulaire, augmenter sa compréhension et construire des phrases plus complexes.
Avant 3 ans, ses bases langagières lui sont transmises par les adultes et notamment les parents.

Comment transmet-on les bases du langage ?

Faire la conversation dès le plus jeune âge et prendre de bonnes habitudes de communication.

Qu’on se le dise, il n’y a pas d’âge pour parler et discuter avec son enfant.
Les premiers mois sont propices à échanger avec son nouveau-né. Les parents d’un nourrisson prendront le temps de s’asseoir et de provoquer la discussion avec le tout-petit : «coucou Olivia, as-tu bien dormi ? tu sembles intéressée par ce jouet rouge ! Il est très beau et il fait du bruit, écoute ça … !» ou encore «As-tu faim ? Après ton goûter, nous irons au parc ensemble, ça te dit ?».

À 2 ans, le tout-petit comprend maintenant bien ce que ses parents lui disent.
Il peut se déplacer, interagir en mimant, en montrer du doigt ou avec les mots. Le langage va normalement continuer à s’enrichir. Les enjeux de l’école maternelle sont d’apprendre aux enfants à vivre ensemble et d’enrichir le langage dans tous ces aspects.
L’acquisition d’un langage solide aura un impact sur la socialisation de l’enfant et sur ses apprentissages actuels et futurs.

Les parents profiteront de l’été et du temps ralenti pour prendre de nouvelles habitudes de communication qui stimuleront davantage l’enfant et boosteront son langage.

Des nouvelles habitudes de communication

  • Profiter des moments du quotidien en demandant à l’enfant d’aider, en parlant de ce qu’on est en train de faire (Cela l’aide à comprendre et à être plus autonome)
  • Jouer avec l’enfant sans imposer son propre jeu. Montrer de l’intérêt pour ce qui lui plaît. La passion du tout-petit porte sur les fourmis alors la discussion s’orientera vers le sujet des fourmis.
  • Jouer au ballon, faire de la peinture ou entonner une chanson. Ces activités sont des sources de discussion pendant et après.
  • Emprunter des livres à la bibliothèque. On peut aussi y passer une demi-heure sur place avec l’enfant (la plupart du temps c’est gratuit et les bibliothèques restent ouvertes l’été). Lire des livres à l’ombre d’un arbre juste avant la sieste. On laisse la place à l’enfant pour raconter ce qu’il voit, aime.
    Et pour ceux qui n’aiment pas lire, que faire ? Pas d’importance, on raconte ce qu’on observe et l’effet sera le même : enrichir le langage de l’enfant vitesse grand V et stimuler son imaginaire.
  • Aller au parc, en forêt, en montagne, à la mer (cela dépend de l’environnement) pour lui donner l’occasion de découvrir de nouvelles choses et de nouveaux mots : cela développe sa curiosité.
    Décrire la nature et ce qui nous entoure avec l’enfant. Parler du temps qu’il fait, des couleurs qui nous entourent, des odeurs qu’on a senties.
  • Imaginer des situations rigolotes : «imagine que la glace du petit garçon tombe dans l’eau, tu crois que le canard la mangerait ?» ou impossibles «tu crois que le petit chat pourrait voler comme l’oiseau ?»
  • Si on préfère les jeux, prendre 5 minutes pour s’asseoir à côté de l’enfant, le regarder jouer, lui demander ce qu’on doit faire. Les enfants nous réapprennent à jouer et le moment de complicité est garanti.

Un principe à retenir : lorsqu’on lui pose une question, il est essentiel de bien attendre qu’il réfléchisse et donne sa réponse. Le temps de réponse prend plus de temps chez les enfants que chez les adultes.

D’autres exemples de jeux partagés

Toutes ces propositions sont de véritables stimulants du langage.

  • Les puzzles
  • La pâte à modeler
  • Les jeux de loto
  • Les jeux d’imitation type la dînette
  • Les animaux de la ferme
  • La poupée ou personnages/figurines pour s’inventer plein d’histoires

Lorsqu’on sort, ces petits jeux sont à mettre dans le sac à main ou le sac à dos.
Un petit jeu, quelques personnages vont facilement occuper l’enfant pendant les temps d’attente.

Si des inquiétudes persistent : que faire ?

Si tous les conseils évoqués ci-dessus ont déjà été mis en place mais que l’enfant se trouve en difficultés pour s’exprimer et répondre aux sollicitations, la première étape est d’en parler d’abord à un médecin traitant. Il pourra donner son avis. S’il pense que c’est adapté, il rédigera une ordonnance pour consulter un orthophoniste. On peut contacter un orthophoniste pour demander un rendez-vous. Ce professionnel réalisera un Bilan de Prévention et d’Accompagnement parental (entretien de prévention) ou un bilan orthophonique selon ses observations. Le rendez-vous de prévention est rapide. C’est un dispositif qui a pour but d’entendre les questionnements des parents, d’observer succinctement la communication de l’enfant et de donner des conseils généraux et personnalisés. Il n’y a pas de passation d’épreuves de bilans orthophoniques diagnostiques. C’est l’orthophoniste qui choisit la nature du bilan.

Ce premier contact précoce aidera les parent à s’ajuster et à stimuler l’émergence du langage de l’enfant.

Les points de vigilance

Chaque enfant se développe à son propre rythme. Il est unique et son développement l’est aussi.
Attention toutefois à ne pas passer à côté d’une difficulté plus importante dont il faudrait se préoccuper. Mieux vaut compenser une petite difficulté plutôt que rééduquer un retard plus conséquent ou bien découvrir tardivement un trouble du langage.

À 3 ans, on parle de points de vigilance si :

  • l’enfant ne fait pas de phrases simples
  • s’il s’exprime essentiellement par les gestes ou par des onomatopées
  • s’il n’est pas compréhensible en dehors de sa famille
  • s’il ne semble pas comprendre lorsqu’on lui parle
  • ou encore s’il bégaie

Ce qu’il faut retenir pour cet été c’est simplement de prendre le temps de dialoguer chaque jour avec l’enfant. Il est essentiel de saisir toutes les opportunités pour converser avec lui. Ce sont des interactions toutes simples et quotidiennes qui aideront l’enfant à progresser dans son langage. Un livre, une chanson, une routine, une promenade bavarde lui permettront de se saisir des mots pour faire des phrases et exprimer ce qu’il désire.
L’été est aussi l’occasion de rencontrer des personnes différentes : les cousins, les grands-parents, les amis ce qui demandera un effort d’adaptation à l’enfant pour les comprendre et se faire comprendre.

Si toutefois il reste des inquiétudes, le médecin est le premier interlocuteur. Si besoin, la consultation chez un orthophoniste pour un bilan ou une consultation de prévention et d’accompagnement parental sera la solution pour prendre tous les bons conseils.

Pour en découvrir plus encore sur le développement du langage du tout-petit :