« Je viens d’adopter une petite fille de 4 ans, Linh, qui vient du Viet Nam. Je me demande si elle va oublier le vietnamien qu’elle parle ».
Les dernières recherches
Les dernières recherches internationales montrent que les enfants adoptés, bébés ou plus grands, « perdent » leur langue de naissance en quelques mois. L’acquisition de la langue d’adoption semble s’effectuer en parallèle de la perte de la langue de naissance.
La langue : une fonction affective
L’absence d’exposition à la langue de naissance ne suffit pas à expliquer cet « oubli ». Les études internationales montrent que même dans les familles adoptives où les parents persistent dans l’investissement de la première langue de leur enfant (grâce à des personnes de l’entourage bilingues ou des cours de langue), le niveau des enfants devient très faible, même pour ceux qui parlaient couramment à leur arrivée.
Il faut comprendre que parler une langue est bien plus qu’aligner des mots ; c’est lui accorder une valeur affective. Une langue représente les personnes qui la parlent et s’adresse à un autre qui compte. Ainsi une langue qui n’est plus investie par l’enfant ne pourra être conservée ; d’autant plus si cette langue perd sa fonction première de communication.
On peut aussi se demander si la disparition de la langue de naissance serait une condition nécessaire à l’intégration dans un nouveau pays, une nouvelle culture, une nouvelle famille.
Il est donc inutile pour des parents adoptifs d’apprendre la langue de naissance de leur enfant adopté. Par contre apprendre quelques expressions courantes dans la langue d’origine de l’enfant peut se révéler utile dans cet « entre-deux », de même que l’utilisation du langage non verbal (ex : gestes, mimiques…) en complément de la communication verbale en français.