Dans le cadre d’un handicap congénital, pendant un épisode critique demandant une intubation temporaire ou au long court, après un AVC, un traumatisme crânien notamment entraînant un locked-in-syndrome ou une maladie de Charcot : quand la parole n’est plus possible, la CAA est une solution indispensable pour le patient.

Les adultes peuvent parfois se retrouver en difficulté voire dans l’impossibilité de parler ou de comprendre les mots exprimés oralement. Cette situation peut être temporaire, comme au cours d’une intubation par exemple, ou durable. Il peut arriver aussi qu’une personne en situation de handicap se trouve de plus en plus en difficulté pour articuler et se faire comprendre. Elle ne peut plus s’exprimer correctement mais elle doit pouvoir continuer de communiquer.

Il est alors primordial de préserver les capacités de compréhension et d’expression de la personne et de lui laisser l’opportunité de continuer à converser avec son entourage. La CAA, ou Communication Alternative et Améliorée, pourra alors faciliter le langage.

Qu’est ce que la CAA ?

La Communication Alternative et Améliorée regroupe tous les moyens mis en place pour faciliter la communication des personnes qui éprouvent des difficultés pour parler et/ou pour comprendre. La CAA peut être, par exemple, sous forme de gestes, de pictogrammes, de photos, de mots écrits. Les dispositifs pour utiliser la CAA sont variés. Il peut s’agir de supports pour écrire, de carnets de communication composés de pictogrammes ou même de tablettes numériques permettant aux personnes qui l’utilisent de communiquer plus facilement.
La CAA peut également être utilisée auprès de personnes non francophones sans pathologie, qui se retrouvent en difficulté pour échanger dans une langue qu’ils ne maîtrisent pas.

Les outils de CAA sont déterminés en fonction des besoins de communication de la personne. Le choix de l’outil se fait aussi en tenant compte des capacités du patient à bouger ses mains, ses doigts, parfois ses yeux. L’outil sera adapté au fil du temps et de l’évolution de la situation.

Quels sont les différents outils de CAA ?

Les outils de CAA comprennent des moyens très simples ou d’autres plus sophistiqués. Nous parlons de CAA dès que le patient augmente sa communication de gestes, par exemple. Il peut également disposer de classeurs de pictogrammes pour exprimer des besoins, des envies. Des Tableaux de Langage Assisté, ou TLA, peuvent aussi être mis à sa disposition. Il s’agit de tableaux comprenant des pictogrammes en rapport avec une activité précise. Par exemple, un TLA pour le moment du repas pourra contenir des pictogrammes, ou des mots écrits, comme manger, boire, encore, j’ai fini, je n’ai pas faim. Le TLA sera alors placé devant la personne pour qu’elle puisse montrer le pictogramme du message qu’elle ne peut pas exprimer en parlant. Parfois, la personne éprouve également des difficultés à comprendre les messages oraux de son interlocuteur. Son entourage peut alors renforcer sa parole avec des pictogrammes pour faciliter la compréhension.

Il existe aussi des outils de CAA dits « robustes ». Ceux-ci sont bien plus développés au niveau linguistique et permettent de tenir une vraie conversation, sur n’importe quel sujet, avec n’importe quel interlocuteur. Ils comprennent donc beaucoup plus de mots, permettent des variations syntaxiques, comme par exemple les temps des verbes.

Quel que soit le niveau de CAA visé, qu’il soit simple ou robuste, les supports proposés pourront être soit en papier, soit en version numérique, sur une tablette ou sur un ordinateur, parfois sur un téléphone. Lorsqu’ils sont numériques, les outils sont, la plupart du temps, dotés d’une synthèse vocale, c’est-à-dire que le logiciel peut énoncer oralement le message rédigé par la personne. Ainsi, quand le patient écrit un message avec un clavier AZERTY ou avec des pictogrammes, la synthèse vocale énonce ce qu’il a rédigé.

Qui pourra l’aider à développer ces outils ?

Différents professionnels peuvent intervenir pour mettre en place des outils de CAA. L’orthophoniste est l’interlocuteur privilégié pour évaluer les besoins de la personne ainsi que ses capacités de langage et de communication. Il détermine le type d’outils le plus adapté à la personne et l’accompagne dans sa mise en place et son développement au quotidien. Ce choix se fera en priorité selon les envies de la personne, sa motivation et en tenant compte de l’engagement de ses proches.

Il est parfois nécessaire de s’adresser à un ergothérapeute lorsque des adaptations techniques sont utiles. Par exemple, si le patient ne peut plus bouger ses bras ou ses mains, une commande oculaire peut être installée sur une tablette ou un ordinateur. Elle permet de commander l’écran grâce aux mouvements des yeux qui sélectionnent les mots choisis par la personne. En complément, l’avis d’un orthoptiste s’avère quelquefois utile. Lorsque la personne est encore en capacité de bouger ses mains, elle pourra appuyer directement sur l’écran, sur une souris ou manipuler un joystick. Concernant les solutions de communication numériques, la maison du handicap (MDPH) fournit des dossiers pour prendre en charge financièrement ces outils technologiques. Cependant, le délai d’obtention des aides est souvent long.

Comment puis-je aider mon proche qui utilise un moyen de CAA ?

La communication par le biais d’un outil de CAA est moins fluide que lorsque nous discutons oralement, elle prend plus de temps. Néanmoins, utiliser la CAA permet à la personne de ne pas se couper de son entourage, de continuer à exprimer ses envies ou ses mécontentements, ses émotions, ses besoins, de donner son avis sur ce qui lui est proposé au quotidien. Elle limite donc la frustration due au handicap de communication.