L’oral d’abord
L’important est de développer l’oral en premier. Le niveau à l’écrit dépendra du niveau de l’oral. Apprendre plusieurs écrits sans l’oral n’est pas un apprentissage naturel. Les phrases seront plaquées : le langage ne sera pas adapté.
À l’école primaire
À l’école primaire, l’apprentissage essentiel est la maîtrise de l’écrit. Tout enfant bilingue apprend dans l’une et/ou l’autre de ses langues. La solution la plus courante est la scolarisation monolingue dans la langue majoritaire : le français. L’enfant apprend l’écrit dans la langue utilisée à l’école.
Les travaux récents sur l’enseignement bilingue ont montré qu’un enfant peut très bien commencer l’apprentissage de la lecture et de l’écriture dans deux langues différentes simultanément, au niveau scolaire ou dans des cours associatifs.
L’écrit de la deuxième langue peut être appris plus tard, même en étant adulte. Il est possible de l’apprendre plus tard. Dans les écoles bilingues, on apprend la deuxième langue en décalé d’un an ou deux. On commence par l’oral de la deuxième langue.
Des alphabets identiques
(ex : le français et l’anglais) Des alphabets identiques vont faciliter les choses car les habiletés nécessaires dans une langue se transféreront à la seconde.
Des alphabets différents
(ex : le français et le chinois)
Le chinois est un système différent du français : il est idéographique. Le principe d’acquisition de ces deux types de systèmes sont différents. Le chinois se fonde d’abord sur la compréhension visuelle, iconique.
Le temps et la fréquence d’exposition à ces deux langues, la motivation de l’enfant à l’utiliser et l’intérêt qu’il y trouve favoriseront ses apprentissages.
Les élèves ayant des difficultés pour l’apprentissage écrit d’une langue auraient les mêmes dans l’autre langue.
Les livres pour enfants
Les outils d’enseignement et la littérature de jeunesse vont jouer également un rôle important pour la langue minoritaire. En effet, les enfants ont besoin de comprendre l’utilité d’apprendre à lire et à écrire dans telle et telle langue. Cela motivera leur apprentissage.
Apprendre l’écrit d’une langue ne doit pas rester uniquement un apprentissage scolaire. Il doit trouver une utilité sociale. Il est essentiel d’avoir des livres pour enfant, une immersion familiale et des relations sociales dans son quotidien. Sans ces contacts sociaux, l’apprentissage ne sert à rien. L’enfant va oublier la deuxième langue car il ne va pas s’en servir. Sans utilité sociale, une langue restera plaquée et non intériorisée. L’enfant trouve une utilité quand il doit écrire à d’autres personnes ou lire des livres.
Les niveaux de compétence atteints par les enfants sont liés au temps d’immersion dans ces langues écrites. C’est ainsi qu’un décalage en faveur de la langue française apparaît la plupart du temps lorsque la scolarisation est monolingue, dans la langue majoritaire (le français).
La maîtrise des langues à l’oral facilite l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Cette acquisition n’est pas un apprentissage « technique ». Il dépasse largement le cadre de l’école. Cet apprentissage s’enracine dans les expériences familiales et culturelles. Il implique l’enfant dans des situations d’échanges, la lecture de livres ou la narration d’histoires et de contes.