Lorsqu’un enfant présente des difficultés alimentaires, il est parfois difficile de s’y retrouver parmi toutes les appellations des troubles. Pourtant, ils font tous référence à des diagnostics bien différents, qui nécessitent des prises en soin différentes.
Comment faire la différence ?
L’anorexie
Ce terme signifie « perte ou diminution de l’appétit ». C’est donc un symptôme comme un autre, qui signifie uniquement que l’enfant ne mange plus ou pas assez. Ce terme peut donc être utilisé par les médecins pour un enfant, quel que soit son âge, qui ne mange pas suffisamment.
L’anorexie mentale
L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire plus courant chez les filles, qui apparaît le plus souvent à l’adolescence, alors même que l’enfant mangeait bien avant. Il entraîne une privation alimentaire stricte et volontaire pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. L’anorexie est très souvent associée à des troubles psychologiques et nécessite une prise en charge pédopsychiatrique.
La néophobie alimentaire
C’est une phase normale du développement alimentaire de l’enfant. Elle se manifeste par un sentiment de peur face à de nouveaux aliments, ou à des aliments présentés différemment. Les enfants présentent alors une grande crainte à goûter les aliments inconnus, alors qu’ils les mangeaient avant sous une autre forme (mixée, en purée, écrasés…). Cette phase est fréquente entre 2 et 5 ans, et diminue généralement par la suite grâce à la présentation répétée de ces aliments. Si cette phase ne dure pas, pas d’inquiétude c’est normal. Si par contre elle dure et que votre enfant restreint progressivement son alimentation, n’hésitez pas à en parler à votre médecin qui vous prescrira un bilan orthophonique si nécessaire (cf article sur la néophobie alimentaire).
Le trouble de l’oralité alimentaire
Ce terme est aussi appelé trouble alimentaire pédiatrique, est un trouble de l’alimentation de l’enfant qui ne peut alors pas consommer une alimentation équilibrée appropriée à son âge (solides et liquides) pour permettre une croissance et un développement harmonieux. Dans la plupart des situations, ces difficultés sont présentes dès le début de la vie de bébé (il n’arrive pas à téter au sein ou au biberon), ou au moment de la diversification alimentaire ou du passage aux morceaux.
Dans cette situation, le médecin proposera un suivi nutritionnel adapté et pourra orienter si nécessaire vers un orthophoniste afin de réaliser un bilan « des troubles de l’oralité alimentaire et des fonctions oromyofaciales ».
Le caprice
Il n’existe pas dans l’anorexie mentale, la néophobie alimentaire ni les troubles alimentaires pédiatriques puisque l’enfant ne peut pas manger ! Dans tous les cas, il est essentiel de prendre en compte les difficultés de l’enfant et de trouver ensemble, la solution la plus appropriée pour lui.
Dans tous les cas, manger est un acte vital que l’on fait minimum 3 à 4 fois par jour. Lorsque l’enfant ne mange pas bien ou pas assez, peu importe son âge, une consultation médicale s’impose pour faire le point sur les difficultés de l’enfant. Le médecin évaluera les organes et les fonctions qui entrent en jeu dans l’alimentation, et questionnera l’enfant/les parents sur ses difficultés. En fonction de cela il pourra ensuite orienter vers des examens complémentaires, ou vers les professionnels qu’il jugera les plus adaptés pour aider l’enfant (orthophoniste, diététicien, psychologue, ORL).
Une plainte alimentaire doit toujours être entendue par le milieu médical : ne restez pas avec ces difficultés sans soutien, des professionnels sont là pour vous aider.