Il vient tout juste de commencer une nouvelle activité de responsable juridique avec beaucoup de réunions d’équipes. Cette nouvelle activité professionnelle ajoute à son anxiété. Comment Clément peut gérer sa salive au quotidien ?
Qu’est ce qu’un postillon ?
Les postillons sont des microgouttes de salive qui sont expulsées de la bouche quand on parle. Elles sont produites quand il y a un excès de salive ou une mauvaise gestion de la déglutition. La bouche produit pratiquement 1 litre de salive par jour en moyenne. La salive joue plusieurs rôles importants : elle protège notre dentition. Elle participe également au processus de digestion. Pourtant, dans certaines situations, contrôler nos postillons peut être difficile, ils peuvent nous échapper.
Pourquoi postillonne-t-on?
Plusieurs facteurs favorisent les postillons. Quand on parle vite et longtemps, le rythme pour avaler la salive est modifié. Lors d’une situation stressante, nous parlons plus vite et avec plus de tension. Dans ce cas, nous avons tendance à moins avaler notre salive. Enfin, la prononciation de certaines consonnes favorise également des postillons, comme celles qui expulsent l’air,(p,b,t,d) par exemple.
Nous ne sommes pas égaux face aux postillons, cela peut venir de notre façon d’avaler.
Lorsque on avale notre salive, la langue peut venir prendre appui sur les dents, on parlera alors de déglutition dysfonctionnelle. Les problèmes en lien avec la déglutition sont fréquents. Une première visite chez un dentiste pourra permettre de comprendre la position des dents et d’éventuelles mauvaises fermetures des mâchoires (malocclusions). Pour comprendre le fonctionnement de la langue et de ses appuis, une consultation chez un orthophoniste est recommandée.
Quand une personne parlera de façon animée, elle pensera moins à avaler sa salive. Le reste de salive présent dans la bouche ou près des lèvres sortira lors de la prise de parole. Ce mécanisme de déglutition se fait des milliers de fois par jour lorsqu’on avale les liquides, les solides et plus de 2000 fois par jour juste pour avaler sa salive.
Quelles conséquences sur la vie sociale ?
Les postillons sont des gouttelettes de salive projetées involontairement en direction de l’interlocuteur. La portée d’un postillon est d’environ 2 mètres. Postillonner est socialement gênant pour celui qui les envoie. Recevoir des postillons est vécu comme très désagréable. L’interlocuteur qui reçoit le postillon peut le vivre comme une intrusion dans son espace vital. Face à la situation sanitaire actuelle et le respect de la distanciation sociale, le postillon est vu également comme porteur de COVID et d’autres maladies.
Comment y remédier ?
On peut commencer par réduire son débit de parole. Il y aura donc un impact direct sur le processus de déglutition pour ingérer la salive. Si on parle plus lentement, on prend alors plus le temps d’avaler sa salive.
Si le ralentissement du débit ne suffit pas, on peut s’interroger sur la posture linguale quand on articule. Lors de la prononciation de certains sons, les postillons peuvent apparaître à cause d’un mauvais positionnement lingual.
Une rééducation avec un orthophoniste pourra être envisagée pour observer dans un premier temps les appuis de la langue dans différentes situations du quotidien comme par exemple dans la parole spontanée ou dans la déglutition des liquides, des solides. L’orthophoniste va aider à modifier le positionnement et les appuis de la langue et des lèvres.
Postillonner n’est donc pas une fatalité. Une consultation chez le dentiste pourra déterminer si son articulé dentaire est correct. Si c’est la langue qui est mal positionnée, une consultation chez un orthophoniste lui permettra de faire un bilan oro-myo-fonctionnel. L’orthophoniste guidera son patient vers une prise de conscience de la position de la langue dans la bouche tout en proposant des exercices musculaires linguaux pour faciliter son positionnement, réduire les tensions et la pression. Clément pourra commencer par contrôler son débit de parole et gérer son stress en situation de prise de parole en public. Une maîtrise totale demande plus de temps et ce n’est pas toujours évident de se contrôler.