Entendre
Déjà dans le ventre de maman, à la fin de sa grossesse, j’entends. Les bruits de son cœur, de sa respiration, de sa digestion. Les bruits forts de l’extérieur. Et sa voix quand elle me parle et qu’elle parle à quelqu’un d’autre.
Dès ma naissance, je reconnais la voix de maman et cela me rassure. Dès les premières semaines, je suis attentif/attentive à la voix des gens, de mes parents, de mes frères et sœurs , des personnes que je rencontre souvent.
A 3 mois, je sursaute à l’écoute d’un bruit.
A 6 mois, je tourne la tête pour essayer de trouver d’où il vient. Très vite après, j’en identifie certains : le bruit de la cuillère sur le verre du biberon que l’on remplit de lait, l’aboiement de mon chien, la sonnerie du téléphone… Et au fur et à mesure tous les bruits du quotidien. C’est bien qu’on me dise qu’est-ce que c’est, ce bruit que j’entends. Sinon il y en a qui me font peur : l’aspirateur, une grosse moto qui passe dans la rue… J’aime bien écouter de la musique, mais pas trop fort. Et si plus grand, j’écoute avec un casque sur les oreilles, il faut faire très attention à la façon dont il est réglé et limiter l’intensité sonore. Mes oreilles sont fragiles.
Je suis aussi très vite attiré(e) par la chanson du langage. Pendant la première année de ma vie, mon cerveau sait comment faire pour repérer les frontières des phrases et des mots. Pour faire la différence entre les sons voyelles aiguës (comme ‘i’) et les voyelles graves (comme ‘ou’). Entre les consonnes qui soufflent (comme ‘f’) et celles qui claquent (comme ‘k’). Entre les suites de sons dans la langue que j’entends (entre ‘babi’ et ‘biba’, entre ‘car’ et ‘cra’).
A un an, j’ai mis en place tout ce dont j’ai besoin pour mettre du sens dans la chanson du langage. Mon cerveau est équipé pour faire cela. Mais il faut que quelqu’un m’ait parlé pendant toute cette année et le plus souvent possible. Entendre quelqu’un qui parle à la télé ou dans un ordinateur, ça ne permet pas à mon cerveau de faire ce travail. Il faut aussi que j’entende bien.
Il y a plein de petites choses qui peuvent faire penser que je n’entends pas bien. Je ne me retourne pas quand on parle dans mon dos. Je ne réagis pas aux bruits faibles. Je parle trop fort. Je monte le son de la télé ou de ma console (j’y joue seulement quand j’ai plus de 3 / 4 ans et pas très longtemps). Je fais répéter. Je fixe le visage et les lèvres de celui qui me parle. Je ne suis pas intéressé(e) par les histoires. Je suis lent(e) pour commencer à parler. Je ne prononce pas bien. Quand plus grand(e), quand je fais des dictées, je confonds les sons. Si papa ou maman repère un ou plusieurs de ces signes, c’est important d’en parler tout de suite au médecin.
Cela peut arriver que j’aie une surdité. Qui va durer, mais on peut m’équiper avec des appareils ou des systèmes auditifs. C’est le spécialiste des oreilles (l’ORL) et l’audioprothésiste qui s’en occupent.
Cela peut arriver que j’entende moins bien. C’est passager. Parce que j’ai des gros bouchons de cérumen ou que je fais des otites à répétition. Quand ça m’arrive, j’entends comme dans du coton, les sons sont assourdis. Si vous voulez savoir comment ça fait, bouchez-vous les oreilles avec vos index et écouter les bruits ou les gens qui parlent. Vous vous rendrez compte que c’est très gênant. Le médecin et le spécialiste des oreilles (l’ORL) sont là pour trouver une solution. Souvent, m’apprendre à me moucher et désinfecter mon nez et ma gorge ça suffit. D’autre fois il faut poser des yoyos (des drains) dans mes tympans. Ce sont de petits tubes qui permettent à mon oreille de se vider du liquide qui s’est mis dedans et qui empêche les sons de passer correctement. Si j’ai des drains, il ne fait pas qu’il y ait de l’eau dans mes oreilles quand je prends mon bain ou que je patauge dans la piscine !